-2 fois en voiture seulement, à BASTIA voir un pote, et encore... il y a 30 ans...les 2 fois s' étaient mal passées à cause de la SNCM, surtout la 2eme en 1980 et l'histoire est assez folle...et un peu longue à raconter:
- On était partis rejoindre mon pote NINO (chasseur comme tous les Corses) à BASTIA, ma femme, les 3 gosses et mon Setter...voiture pleine, archi neuve et immat en WW.
Mon pote me demande de remonter au retour des boîtes de cartouches (marque "meurtières" de mémoire) pour Ball Trap et un fusil pour son frère qui réside à LYON...elles étaient soi disant moins chères en Corse...dont acte, on charge le coffre qui trainait un peu par terre avec tout ce barda. (Renault 30 TX y'en fallait pas beaucoup pour l'avachir)
Au moment du retour...grève de la SNCM comme d'hab.
Donc nécessité d'embarquer sur les bateaux jaunes Italiens venus en renfort.
Ouais mais...douane puisqu'il faudra passer par l'Italie.
Et là, dans la cohorte de l'embarquement, contrôle de douane ...et comme d'hab, je n'avais pas ma carte d'identité, uniquement le permis...pas le temps de négocier...ils me font sortir de l'auto et demandent à ma femme de prendre le volant si elle souhaite partir...ce qu'elle fait avec mon accord puisqu'elle est en règle...théoriquement puisque en fait l'auto ne l'est pas (WW), mais ils ne remarquent pas ça et elle embarque pour l'Italie, chargée ras la gueule de cartouches, un fusil sur la plage arrière ou presque

...et je me retrouve comme un gros con, en chemise, seul à BASTIA, uniquement avec mon porte feuille et mon carnet de chèques.
-5h du mat le lendemain matin je me fais conduire de l'hôtel à l'aéroport de PORETTA théoriquement pas ouvert à cette heure là...et stupeur, il doit y'avoir 1000 autres couillons comme moi qui se sont fait pièger et espèrent tous embarquer dans la seule Caravelle du matin pour Marseille.
Là on est très très mal...et la SNCM en grève annoncée illimitée, me voilà Corse un bout de temps.
Lueur d'espoir, un peu plus tard dans la foule, j'entends 2 femmes Corses d'un certain âge munies de leur billet qui décident à haute voie de renoncer à leur déplacement à cause de tout ce fourbis.
Bol monumental, elles me revendent un billet et je peux embarquer.
Ouf, pour moi c'est bon, arrivé à MARSEILLE je loue une Renault 20 et à midi tout est fini pour moi, je suis dans mon entreprise...mais là nouvelles sueurs froides.
Je me mets à imaginer ma femme au milieu de l'Italie avec les gosses, le chien, chargée ras la gueule de cartouches, un fusil en évidence, une bagnole pas en règle, ce qui risque forcément d'attirer l'attention des douaniers Français.
La journée passe, sans nouvelles (pas de portable à l'époque) et dans l'angoisse de retrouver tout le monde en taule je me ronge les ongles à peu près jusqu'au coude...jusqu'au soir...et je vois arriver la RENAULT 30 à un train de sénateur.
- T'as pas eu de problème, ça s'est bien passé ?
La réponse de ma femme m'a tué:
- Ben non pourquoi ?

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Les autres fois c'était toujours à la voile ou en avion et la découverte non motorisée se limitait vite aux ports aéroports et plages
...et un autre très mauvais souvenir de mouillage forain me revient:
En vacances à la voile Corse-Sardaigne (Aout 82) avec femmes et enfants, des copains en vacances à l'ile Rousse nous rejoignent et veulent faire une journée de voile...qu'à celà ne tienne, on part pour un petit mouillage forain à la journée aux agriates...évidemment dans l'euphorie comme un débutant imprudent en oubliant la météo...il fait super beau ça ira comme ça.
Dès le début ça merde, on s'aperçoit qu'on a perdu le spi mal amarré au balcon.
Ouf, après avoir fait demi tour on le retrouve, il flottait sur une mer d' huile...et on repart à la recherche d'une belle petite crique protégée par des enrochements.
Belle journée, on se baigne, on s'amuse...et le vent commence à rentrer...de plus en plus fort.
On embarque rapidement, démarre le moteur, lève l'ancre pour sortir au moteur "bout au vent" dans les vaguelettes qui commencent à être sérieuses...et re-merde...le moteur se met à faiblir gravement.
Je sais pourquoi, il me l'avait déjà fait, ce GIN FIZZ avait tendance à désamorcer en mer agitée avec pourtant 30% du réservoir.
Vite un pote à la pompette du filtre...surtout éviter de caller, un autre à l'ancre prêt à tout larguer si on se fait reculer, en travers évidemment...on est bout au vent au milieu des rochers, ça va mal finir...ben non, teuf teuf teuf, à 1 nd on a réussi à s'en sortir, envoyer de la toile, rentrer au port et réussi une belle manoeuvre d'accostage sous voile sans moteur, avec beaucoup de vent...ce que j'espère n'avoir jamais à recommencer, surtout en équipage réduit avec seulement ma femme.
Heureusement, tout le reste n'est que bons souvenirs, même ceux là finalement...et ça fait du bien de raconter ces histoires.
Le fait de faire ce tour en voiture, de plus en MG me fait saliver d'avance, finalement je vais découvrir la Corse.