op op op on reprend la discussion après une bonne nuit de sommeil (pas longtemps, faut bosser après!)
S'il a fallu légiférer c'est bien à la suite de faits divers dramatiques, lorsque qu'on s'est aperçu que certains Maîtres choisissaient justement ces animaux puissants dans le but d'en faire une arme de combat.
Transformée en arme, c'est une bête qui tue avec facilité.
Ce n'est pas de sa faute, elle aurait simplement mérité un autre maître.
Mais fallait bien faire quelque chose pour limiter les dégats.
Dommage pour ces pauvres chiens punis.
C'est exactement ca, mais mon analyse est différente. Il y a dans les sciences politiques des actions gouvernementales sur du long terme et planifiées, des actions à court terme planifiées etc etc mais aussi des actions qui arrivent devant le gouvernement comme devant être effectuée de suite sans trop de réflexion à la suite d'un fait qui "nécessite l'intervention de l'Etat aux yeux d'une population concernée". Il y a 10 ans on a eu une suite d'agressions canines médiatisées et le gouvernement a tapé fort.
MAIS, là où il faut chercher l'erreur, c'est que le gouvernement a tapé plus fort que ce que les pro voulaient à savoir taper sur les chiens "batards" uniquement, ce qui aurait été débile car des chiens non batards peuvent être tout aussi dangereux, mais dans l'esprit des professionnels "faire des croisements hasardeux pour obtenir du chien nerveux et mordeur" était dangereux, mais un "pur race" étant obligatoirement dans une ligne de caractère défini ne l'était pas.
Donc on s'est retrouvé avec une politique conjoncturelle liée à un phénomène d'actualité qui était un peu un gros pavé dans l'eau et qui n'a pas eu du tout les conséquences espérées:
- Les éleveurs de molosses pleurent aujourd'hui une catégorisation 2
- Les propriétaires de catégorie 1 ont interdiction de les sortir de chez eux, obligation de stérélisation, assurance etc etc
- Tous les chiens de ses catégories trouvés ou abandonnés sont dans la merde, car même s'ils sont gentils tout plein, catégorie 1 = euthanasie (interdiction d'abandon ou de perte) et catégorie 2 = implacable en SPA.
Au final on voulait faire une intervention protectrice des usagers et on a fait une politique du délit de sale gueule, qui a entérinée le sentiment qu'on les gens vis à vis de ces animaux.
Vous n'avez pas idée de tout ce qui a pu m'arriver avec mon molosse en ville ou ailleurs... Des gens qui hurlent, changent de trottoir, rentrent dans les magasins en plongeant etc etc. Quand je promène mon chien près de chez moi c'est sans laisse ni rien... Jvous raconte pas les voisins les premières fois... Ca flippait sévère. Aujourd'hui c'est l'inverse, ils se ruent sur mon gros loulou pour le caresser, quitte pour le coup à se mettre en danger (un mec qui fonce sur un chien qui fait ses besoins pour le caresser, ou un mec qui fonce sur un animal la nuit...Bref, mon chien est adorable 0 risque, mais sur beaucoup de chiens quelle que soit la race ca pourrait faire mal).
Au final, je suis considéré aux yeux de beaucoup comme un cas soc qui a un monstre tueur d'enfants chez lui, la loi a fait l'inverse de ce qui était prévu à savoir créer un stéréotype généralisateur de comportements.
Je m'explique assez mal, c'est le matin... Je vais donner un autre exemple que je maitrise mieux et qu'on avait en préparation du concours d'avocat:
Une politique publique qui crée une allocation à l'attention des mères venant d'accoucher pour qu'elles puissent garder leurs enfants à domicile les premiers mois et les éveiller elles- même
VS
Une politique publique qui crée une allocation à l'attention des femmes venant d'accoucher pour qu'elles puissent payer une nourrice et retourner travailler
Au final cette politique a la même conséquence à savoir donner de l'argent aux femmes venant d'avoir un enfant, sauf que dans un cas (j'ai mâché l'explication dans mon énoncé en les appelant déjà par la vocation de la politique) on considère la mère comme "mère au foyer" et la politique est clairement axée sur les politiques familiales et la place de la mère au sein de la famille alors que la seconde politique elle permet à la femme "libéralisée" de retourner vite au travail pour retrouver sa place au sein de la famille (celle d'une femme autonome).
J'aurai peut être dû commencer mon argumentation par ça, mais en gros la réforme qu'il y a eu des animaux "dits dangereux" s'est posée comme obligation exactement de la même manière, sauf que l'erreur du gouvernement de l'époque c'est d'avoir relié le chien dangereux non pas aux "maitres dangereux" (qui étaient à l'époque les prémisses des "racailles" d'aujourd'hui) mais aux "maitres" tout court, et donc d'avoir présupposé que quel que soit l'animal, il y en avait qui étaient de fait potentiellement dangereux. C'est une aberration scientifique.
J'ai voulu l'an dernier engager une action en responsabilité de l'Etat en espérant ne pas avoir gain de cause au national pour aller auprès des instances européennes car, comme je disais auprès des instances dirigeantes de grandes associations de défense des animaux (SPA pour ne pas le dire^^), je suis persuadé qu'en international cette loi serait considérée comme illégale si l'argumentation est bien faite. La seule difficulté qu'il y aurait dans la défense de son illégalité serait de jouer sur "être vivant et être humain"... Car légalement il y a un "ic" textuel entre personne et être vivant (théorie du mort né etc, bref ce n'est pas le sujet mais ca aussi c'est très intéressant... A partir de quand est-on un "humain"? Les conséquences sont énormes concernant ce que l'on a droit ou non de faire avec des "enfants non nés" (mort in utero, expérimentation etc)).
Bref, voici mon point de vue matinal... Y'a du bon et du moins bon dans mon argumentation, mais j'espère vous avoir un peu convaincu qu'un "gros" n'est "potentiellement dangereux" mais juste que "si un jour il s'énerve il fait plus mal qu'un autre" simplement.
Les yorkshires mordent 100 fois plus que ces molosses interdits de vivre, mais eux quand ils mordent ils font rire et pas pleurer, c'est tout.